Denis Ferrand et Jean-François Pillard sont venus débattre, à l’invitation de l’UIMM de l’Ain, autour du thème : « Quelles perspectives mondiales, européennes et françaises ? »

Denis Ferrand, Directeur de COE-Rexecode, a développé les perspectives à moyen terme de l’économie et les grands défis de l’industrie.

L’activité économique mondiale reste bien présente, note-t-il, mais elle l’est moins dans notre périmètre immédiat ; l’économie européenne a du mal à enclencher la croissance et particulièrement la France qui a vu sa part dans les exportations européennes régresser de 17% à 12%, ce qui représente chaque année un déficit de compétitivité de 140 milliards d’euros.

Nous pouvons agir sur la compétitivité explique Denis Ferrand, par les politiques économiques, la restauration des marges et par l’investissement. Depuis 1985, jamais les taux de marges n’ont été aussi faibles ce qui entrave l’investissement, rappelle-t-il. Le CICE et le pacte de responsabilité vont dans le bon sens, défend Denis Ferrand, redonnant progressivement aux entreprises les marges de manœuvres qui leur avaient été ôtées. Il souligne cependant les trois temps des politiques économiques : l’annonce, la mise en œuvre et enfin la mesure des premiers résultats. L’échelle de temps n’est pas la même et doit être prise en compte.

Autre élément clé de la compétitivité, l’investissement, également lié aux marges dégagées par les entreprises, il dépend aussi de la capacité à se projeter dans l’avenir. « Si le pessimisme est de raison, l'optimisme est de courage », conclut Denis Ferrand, convaincu, tant de la nécessité que de la possibilité pour notre économie, de regagner des positions industrielles fortes.

Jean-François Pilliard, Délégué général de l’UIMM et Vice-président du Medef a précisé les quatre domaines d’action de l’UIMM pour permettre à la France d’être suffisamment armée face à la mondialisation : les compétences, le marché du travail, la protection sociale et le dialogue social.

L'insuffisance de marges empêche l'investissement et génère moins d’emploi reprend Jean-François Pilliard, convaincu qu'il faut rompre avec ce cercle infernal et que la pédagogie sur ces sujets a des vertus bénéfiques. Nous ne vivons pas une crise mais une transformation économique, sociale, des valeurs et du sens même de l’entreprise poursuit-il. Dans son plaidoyer pour la simplification et la souplesse, Jean-François Pilliard explique que notre pays qui a souhaité protéger les salariés obtient 30 ans plus tard le résultat inverse. Cette situation est pénalisante pour tous et pour la croissance ; il convient  de redonner des espaces de libertés aux entreprises. Fervent promoteur de solutions, Jean-François Pilliard rappelle les récents engagements de l'UIMM en faveur du développement de l'alternance tout en maintenant des critères qualitatifs d'excellence dans l'insertion, y compris en CDI et dans  la réussite aux examens.

François Perrier, Président de l’UIMM de l’Ain, a rappelé l’engagement de l’UIMM de l'Ain pour soutenir le développement industriel et l’a formalisé par la signature d'une convention partenariale avec Grenoble INP, en présence de Bernard Ruffieux, Directeur de Grenoble INP-Génie industriel.

Cette convention a pour objet de rapprocher, par l'innovation et la performance industrielle, l’enseignement supérieur et la recherche représentés par Grenoble INP et les industries technologiques représentées par l'UIMM de l'Ain. Elle comporte trois axes d'actions :
- la création de liens entre les entreprises de l'Ain et un réseau de compétences adaptées et expertes (voyages d'études, forums, ...)
- le soutien de l'innovation (visites des laboratoires et plateformes, thématiques de recherche, Projets de Fin d’Etudes groupés, ...)
- l'échange des savoirs et les retours d'expérience sur les questions de performance industrielle (co-animation de workshops, cercle "Excellence industrielle", ...)

Lors de la conclusion de cette manifestation, Camille Pochon, apprenti en BTS IPM (Industrialisation de produits mécanique) a remis à Jean-François Pilliard un souvenir représentatif des technologies de pointe enseignées à l’AFPMA, Pôle formation des industries technologiques, tandis que François Perrier saluait l’initiative pilote de l’AFPMA : cinq apprentis vont  effectuer un stage à l’étranger.

Les échanges se sont poursuivis lors du cocktail au cours duquel Denis Ferrand et Jean-François Pilliard ont pu répondre aux questions encore nombreuses du large public venu les écouter.